Le centenaire de la Garde d'Honneur

Le centenaire qui porte la date du 13 mars 1963, a tombé sur une période très difficile de l'Histoire de la Sainte Église. Il est évident que son fonctionnement est étroitement lié à la situation politique du pays, et celle-là n'était pas favorable à une existence normale et libre, ni en France, ni en Pologne. Le pouvoir de l'État visait le plus large contrôle sur son activité.

L'histoire de l'Église démontre combien l'existence de divers mouvements, confréries, societies et associations de séculiers est importante pour elle. Ils jouent un rôle considérable dans les procès qui se déroulent au sein de toute l'Église, des diocèses et des paroisses. Les traditions débutées par ces groupes sont souvent devenues normes dans la vie sociale, car grâce à leurs statuts, ils choisissaient leurs supérieurs, fixaient les devoirs des membres qui cherchaient à former et à perfectionner les autres. C'était cette influence que craignait le pouvoir communiste. Voulant captiver les esprits et les cœurs, ils n'autorisaient aucune activité liée aux statuts, ce qui concernait aussi l'Archiconfrérie de la Garde d'Honneur du Sacré-Cœur de Jésus. Depuis longtemps, Wiadomości (fr. Revue de la Garde d'Honneur) n'a pas vu le jour, l'interdiction de l'imprimerie sans censure dérangeait fortement. Urząd Kontroli Prasy, Publikacji i Widowisk (Office Central de Contrôle de la Presse, des Publications et des Spectacles) créé par le pouvoir décide quasiment de chaque mot qui voyait alors le jour, c'est donc pour cette raison que ni Wiadomości, ni aucun autre texte de la Garde d'Honneur n'est passé. La possibilité d'arriver aux membres de l'Association disparaît et par conséquent leur formation. L'échange de circulaires entre les Visitandines et les sœurs à l'étranger n'était plus en question. Le rideau de fer est tombé, en couvrant le pays.

La seule chose qui était toujours possible était la vivacité de la prière au monastère ainsi que dans les pratiques individuelles des membres de la Garde d'Honneur. La correspondance privée s'est peu à peu vivifiée, les religieuses cachées sous leurs noms séculiers y contribuaient particulièrement, écrivant aux familles habitant dans les villages d'origine. Elles joignaient aux lettres des brochures, des images et de petites publications de la Garde d'Honneur, que les sœurs n'avaient pas réussi à envoyer avant la guerre mais qui avaient été sauvées car conservées dans une partie du monastère épargnée par l'occupant.

En tenant compte des problèmes mentionnés, il est difficile de s'étonner du fait que la splendeur du jubilé du centenaire de la Garde d'Honneur fut éclipsée par la situation d'alors. La prière ininterrompue continuait, pleine de zèle et d'humilité. Perçant les barres de la clôture et sortant de la bouche des membres dispersés dans le monde, elle arrivait au Cœur de Jésus et à sa Mère qui se tenait à côté du trône Divin. C'est grâce à elle que le jubilé a eu lieu sans éclat extérieur, c'est vrai, mais dans une atmosphère d'adoration suprême et de gratitude à Dieu pour son œuvre.

Le Primat de la Pologne de l'époque - Monseigneur le Cardinal Stefan Wyszyński

Le Primat de la Pologne de l'époque - Monseigneur le Cardinal Stefan Wyszyński, n'a pas oublié la date de la célébration. Malgré son engagement total aux travaux du concile et aux préparations de la Nation aux voeux à Jasna Góra, il a envoyé à la supérieure des Visitandines cracoviennes une lettre avec le sceau du primat, dans laquelle nous pouvons lire: "Je désire participer, au moins spirituellement, à la solennité du centenaire de la Garde d'Honneur du Sacré-Cœur de Jésus. Depuis cent ans, ses adorateurs se regroupent pour entendre les plaintes de ce Sacré-Cœur, qui a tant aimé les hommes et le monde, mais auquel on ne répond qu'avec froideur ". Il a ajouté à ces propos sa bénédiction pastorale: "Que l'église de la Visitation à Cracovie soit, à l'instar de Paray-le-Monial, un lieu du culte vivace du Sacré-Cœur et un temple de la réparation pour les pécheurs, et que la Garde d'Honneur veille à ce que les cœurs de ses membres, sa famille et la nation polonaise puisent de plus en plus dans le plus doux Cœur de Jésus".

Le cardinal Pietro Ciriaci, préfet de la Sacrée Congrégation du Concile de Trente, a aussi souligné sa participation à la célébration du jubilé. Dans sa lettre du 10 février 1963, nous lisons : "Nous souhaitons de tout cœur que la pratique de la Garde d'Honneur - si profitable pour l'évolution spirituelle de tout le monde : les fidèles séculiers, les membres de l'Action Catholique et même le clergé - attire toujours les âmes. La présence fréquente et régulière auprès du Cœur de Jésus ne dérange ni le travail apostolique, ni les autres formes de dévotion en pratique, mais elle peut être une puissante source d'énergie dont tous les aspects de l'activité religieuse ont besoin".

 

Prière pour la béatification

sœur Marie du Sacré-Cœur,
fondatrice de la Garde d`Honneur
 
 
Texte de la prière

Demandes et remerciements

par l’intercession de sœur Marie 
du Sacré-Cœur Bernaud

 
 
Envoyer