Toujours plus près du Cœur de Jésus

zél. Antonina Taciak

En juin dernier, à Częstochowa, j’ai appris qu’à l’occasion du 150ème anniversaire de la Garde d’Honneur du Sacré-Cœur de Jésus serait organisé un pèlerinage en France. Mon simple désir d’y participer a pris, au cours de l’année, la forme d’une décision ferme et définitive : je devais y aller.
Mon projet a réussi et le 13 avril, j’ai commencé mon séjour de deux semaines en France avec un groupe de membres de la Garde d’Honneur de toute la Pologne. J’ai vécu ces jours en relation spirituelle avec le Cœur de Jésus et de Marie : c’était une belle période d’expériences esthétiques et d’exaltation spirituelle.

Nous avons rejoint la France en passant par l’Allemagne. Notre visite a débuté par la capitale française. Une visite après l’autre, nous avons vu tous les sites incontournables pour le touriste lambda : la Tour Eiffel, la butte Montmartre avec sa vue splendide sur Paris et ses alentours, le centre-ville, la Cathédrale Notre-Dame. Notre itinéraire parisien a commencé par le Sanctuaire de la Médaille Miraculeuse et une rencontre spirituelle avec sainte Catherine Labouré de la Communauté des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, apôtre de la Médaille de l’Immaculée Vierge Marie. Nous avons écouté l’histoire des apparitions de Marie dans la chapelle monastique de la communauté, le récit des conversations de sainte Catherine avec Marie, du phénomène de la Médaille Miraculeuse et de son pouvoir de guérison, conversion et bienfaisance.

La Sainte Messe et l’adoration dans la Basilique du Sacré-Cœur, sur la butte Montmartre, se sont avérées être une expérience enrichissante accompagnée d’une grande surprise. Nous avons rencontré un groupe de jeunes polonaises, membres de la Garde d’Honneur du Sacré-Cœur de Jésus. De telles rencontres donnent beaucoup de joie et celle-là nous en a donné d’autant plus que nous étions dans une France athée. La « première fille de l’Eglise » devient effectivement une société de moins en moins catholique mais c’est toujours le pays de l’un des plus grands sanctuaires mariaux du monde et un lieu d’activité de toute une pléiade de saints magnifiques.

Déjà à Paris, aux alentours de la Basilique du Sacré-Cœur, deux mondes s’entrecroisent. D’un côté, des pèlerins en prières ardentes qui visitent la basilique blanche ; de l’autre, des jeunes au comportement bruyant et provocateur qui campent au pied de l’église, discutent ou sirotent de la bière.
Les jours suivants ont été remplis de visites dans de nombreux endroits importants pour des raisons historiques et religieuses. Nous avons admiré les jardins de Versailles, qui entourent le château royal, s’éveiller de leur sommeil de l’hiver. Dans la chapelle du couvent Saint-Gildard à Nevers, nous avons prié auprès des reliques de sainte Bernadette. C’était une préparation spirituelle à notre rencontre à Lourdes.

Paray-le-Monial était l’arrêt suivant sur notre itinéraire de pèlerin : son histoire, liée au culte du Sacré-Cœur de Jésus, avait pris une dynamique toute particulière. Dans les apparitions répétitives auxquelles avait assisté sainte Marguerite-Marie Alacoque de l’Ordre de la Visitation Sainte Marie (ordre des visitandines), le Seigneur Jésus s’était lamenté et plaint que Son amour n’était ni apprécié ni « aimé » mais se heurtait à la froideur et à l’indifférence. J’ai ressenti non seulement une émotion profonde mais aussi le calme et la joie de pouvoir toucher au secret de l’Amour de Jésus.

Annecy a suivi, lié indissociablement à saint François de Sales, fondateur de l’Ordre de la Visitation Sainte Marie. Nous avons admiré les paysages : les montagnes, le lac, les endroits marqués par la présence et l’activité de ce grand saint, orateur par excellence, érudit à la voix claire et la mémoire extraordinaire, prêcheur de l’« amour sans mesure » qui occupe la plus haute place dans la hiérarchie des vertus. Saint François de Sales ne pourrait être évoqué sans mentionner sainte Jeanne-Françoise de Chantal, co-créatrice de l’Ordre de la Visitation, fondatrice de 67 couvents, mystique, amie spirituelle de François de Sales, héritière de la spiritualité dite salésienne, réalisée notamment par les soins pris à l’encontre des pauvres et des démunis et à travers toutes les actions effectuées en l’honneur de Dieu.

Le jour tant attendu est enfin arrivé : le jour de la rencontre avec la fondatrice de l’Archiconfrérie de la Garde d’Honneur du Sacré-Cœur de Jésus, Sœur Marie du Sacré-Cœur Bernaud, dont la prompte béatification constitue l’objet de nos prières ardentes. Nous avons visité Bourg-en-Bresse, déposé des fleurs et allumé des bougies sur la tombe de celle qui défendait l’idée d’un office du Sacré-Cœur de Jésus pouvant servir de base à une spiritualité accessible à tous. Le Seigneur Jésus l’avait inspirée à cette pensée profonde de chercher un moyen d’allumer le désir de l’amour pour le Divin Cœur de Jésus en les autres.
Le jour suivant, nous sommes arrivés à Ars-sur-Formans pour y rencontrer un saint exceptionnel : Jean Vianney. Le Curé d’Ars, dit aussi le Pauvre Curé d’Ars, est patron de tous les prêtres. Il était un confesseur exceptionnel qui aidait à s’élever vers le bien et qui faisait la pénitence pour les pécheurs. Nous avons suivi ses traces, visitant ces endroits où, pendant 41 ans, il « aura conquis les âmes pour Dieu ».

Sur la route pour Lourdes, nous nous sommes arrêtés à Avignon. De toutes parts, des paysages splendides nous entouraient, les champs de lavande et les odeurs d’herbes nous ont accompagnés jusqu’à la fin du séjour. Je n’ose imaginer quel miracle pour les yeux représentent les champs de lavande en juin, quand ils resplendissent de toutes les nuances de la couleur lilas. C’était en effet la Provence, l’une des plus charmantes parties de la France.

Finalement, nous sommes arrivés au pied des Pyrénées, à Lourdes, la destination des pèlerins du monde entier. Nous avons vu la place et la basilique à travers les vitres de l’autocar. C’était le soir et pourtant, autour de nous, il y avait une foule, une foule immense de personnes. Je sentais que cet endroit était extraordinaire. Le jour suivant, à l’aube, nous avons assisté à la Sainte Messe dans la Grotte de Massabielle ; ensuite, nous avons suivi le chemin de cette simple, pauvre jeune fille qui avait été choisie par Marie pour transmettre ses demandes de conversion des pécheurs. Chaque moment était un don. J’avais le sentiment de toucher au secret de l’Immaculée Conception et du message transmis à Bernadette. J’étais en communion avec la Vierge Marie, avec cet endroit, avec ces personnes de différentes nationalités, différentes couleurs de peau et langues. Bernadette avait l’habitude de dire : « la grotte, c’est mon ciel ». C’est ce que j’ai ressenti, entourée par l’amour, l’amitié, la bienveillance des personnes à côté de moi : des pèlerins, des bénévoles et de Marie. A Lourdes, les paroles ne sont pas nécessaires. Il n’y a pas de barrières de langue. Le chemin de croix à travers les rochers nous a demandé un grand effort. Il fallait monter toujours plus haut. Le retour n’était pas facile non plus mais nous sommes descendus sans nous plaindre. J’ai vécu de manière très personnelle la procession avec la prière du rosaire. Chaque dizaine était suivie du chant de l’Ave Maria de Lourdes. Nous faisions glisser les grains de chapelet entre nos doigts comme l’avait fait la Vierge Marie quand Elle a apparu à Bernadette. Les bénévoles s’empressaient d’aider les malades et personnes âgées.

Le point suivant de notre itinéraire : Marseille. Nous nous sommes promenés dans le Vieux-Port de Marseille et nous avons visité la Basilique de Notre-Dame de la Garde d’une manière inhabituelle : nous avons remonté la colline dans le train touristique.

La fin de notre pèlerinage s’approchait inéluctablement : encore un petit village Saint-Maximin-la-Sainte-Baume avec sa basilique et le tombeau de sainte Marie-Madeleine.
Nous sommes rentrés chez nous par l’Italie où nous avons fait une escale à Padoue chez saint Antoine, mon patron personnel.
Je remercie Dieu de m’avoir accordé la santé et les forces pour entreprendre ce pèlerinage béni.

J’ai le sentiment d’avoir bien employé le temps que le Seigneur m’avait donné en dépôt ; je suis revenue riche en expériences spirituelles, encore plus proche du Cœur de Jésus.

zél. Antonina Taciak 

 

 

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Prière pour la béatification

sœur Marie du Sacré-Cœur,
fondatrice de la Garde d`Honneur
 
 
Texte de la prière

Demandes et remerciements

par l’intercession de sœur Marie 
du Sacré-Cœur Bernaud

 
 
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